Les sons de la nature comme le bruit des vagues ou les chants des oiseaux, ont des effets bénéfiques sur notre bien-être et sont utilisés par de nombreuses thérapeutiques, car ils nous relient à notre nature profonde et aux éléments de la nature dont la vie moderne nous déconnecte.
Mais qu’en est-il de la musique instrumentale ? De nouvelles études démontrent que la musique est bénéfique pour faire pousser les végétaux et aussi pour réduire le stress chez les animaux.
Qu’en est-il des effets de la musique sur les humains ?
Bref rappel sur la découverte des premiers des instruments et l’invention du solfège.
Les plus vieux instruments de musique connus sont des flûtes à encoche datant d’au moins 35 000 ans, retrouvées dans des grottes du Jura Souabe, au sud-ouest de l’Allemagne. Les premières harpes et lyres ont été trouvées en Mésopotamie et datent d’environ 3500 avant notre ère. Elles sont également présentes dans l’Égypte antique, à Sumer et à Babylone.
L’origine du solfège est attribuée au moine bénédictin italien Guido d’Arezzo, qui, au XIe siècle, en cherchant à faciliter l’apprentissage du chant pour les jeunes moines qu’il formait, a inventé la « solmisation » devenu ensuite le solfeggio, ancêtre du solfège moderne. Cependant, ce système de notation était encore imprécis, ce qui rendait l’apprentissage de la musique très difficile et réservé à une élite. Vers la fin du XVIe siècle, le solfège est devenu un langage musical bien structuré.
Ottaviano Petrucci (1466-1539), pionnier de l’édition musicale, a fondé sa maison d’édition en 1498 à Venise, mettant au point un système d’impression avec des caractères mobiles. En Chine, les premières traces de théorie musicale datent d’environ dix siècles av. J.-C., cette musique étant inséparable de la poésie et de la danse, exprimant l’équilibre entre le ciel et la terre.
Le solfège, bien qu’il existe quelques variantes dans les noms des signes selon les pays et les continents, est devenu un langage universel pour structurer les partitions de musique.
Écouter ou pratiquer la musique est une activité familière à tous et fait partie de notre quotidien. Que ce soit comme passe-temps, divertissement ou pour créer des ambiances, la musique occupe une place importante dans nos vies. Mais elle va bien au-delà de cela : la musique est une alliée émotionnelle qui dialogue avec notre âme, déclenchant des bouleversements profonds. Elle est un langage unique, capable d’exprimer des émotions d’une manière puissante, là où les mots échouent. Elle ouvre un univers qui éveille nos sens et nos ressentis.
Mais ce n’est pas tout. Bien plus qu’un simple moyen d’expression ou une source de plaisir, la musique se révèle être un outil d’une puissance insoupçonnée. Ses effets, longtemps sous-estimés, sont aujourd’hui étudiés par les scientifiques, et les miracles qu’elle produit ne cessent de nous surprendre.
Nous savons depuis longtemps que « la musique adoucit les mœurs ». Aujourd’hui, il est prouvé qu’elle réduit le stress, tant chez les humains que chez les animaux, et qu’elle favorise même la croissance des plantes. La musique exerce donc une influence incontestable sur tout le vivant.
Musique et neurosciences
Les recherches récentes en neurosciences cognitives de la musique ont mis en évidence l’impact profond de la musique sur le cerveau. La réactivité du cerveau aux stimuli musicaux est particulièrement significative, notamment sur le plan émotionnel, où la musique peut évoquer des sentiments intenses. Les études montrent que l’écoute de musique entraîne des modifications dans les sécrétions hormonales, influençant des états émotionnels et physiologiques.
La musique agit comme un puissant vecteur de plasticité cérébrale. Cela signifie qu’elle a la capacité de remodeler les connexions neuronales dans le cerveau, ce qui est vrai non seulement pour les musiciens expérimentés, mais aussi pour les enfants et les adultes qui commencent à pratiquer une activité musicale. Ces changements neuronaux sont liés à l’apprentissage de la musique, qui active de multiples régions cérébrales et favorise une intégration complexe d’informations auditives, motrices et cognitives.
En plus des bénéfices musicaux directs, l’écoute et la pratique de la musique contribuent au développement de compétences non musicales. Par exemple, des études ont démontré que l’apprentissage musical peut améliorer la mémoire, le langage, l’empathie et la motricité. La musique stimule des fonctions cognitives essentielles, renforçant ainsi la capacité d’apprentissage dans d’autres domaines.
De ce fait, la musique est considérée comme une technologie transformationnelle. Elle ne se limite pas à être une simple forme de divertissement, mais elle modifie activement les structures neuronales et le fonctionnement psychologique global. Les implications de ces découvertes sont vastes, allant de l’éducation musicale à des applications thérapeutiques, offrant des perspectives prometteuses pour le développement personnel et la réhabilitation cognitive.
Quelques exemples d’études en neurosciences qui explorent l’impact de la musique sur le cerveau :
-Étude de l’activation cérébrale : Une étude publiée dans la revue Nature Neuroscience a utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour examiner l’activation cérébrale chez des musiciens et des non-musiciens. Les résultats ont montré que les musiciens avaient une activation plus importante dans les régions cérébrales liées à l’audition, à la motricité et à l’émotion lors de l’écoute de musique.
-Effet de la musique sur la mémoire : Une recherche menée par des scientifiques de l’Université de Californie à Irvine a révélé que l’écoute de musique classique pouvait améliorer la mémoire à court terme. Les participants qui écoutaient de la musique pendant qu’ils effectuaient une tâche de mémoire avaient des performances supérieures à ceux qui n’écoutaient pas de musique.
-Plasticité cérébrale chez les enfants : Une étude menée par des chercheurs à l’Université de l’Ohio a démontré que les enfants qui suivaient des cours de musique montraient des changements significatifs dans la structure de leur matière grise. Ces changements étaient associés à une amélioration des compétences en lecture et en mathématiques.
-Musique et émotion : Une étude publiée dans The Journal of Neuroscience a examiné comment la musique affecte les réponses émotionnelles en utilisant l’IRMf. Les chercheurs ont trouvé que l’écoute de musique joyeuse activait des régions cérébrales associées à la récompense, comme le noyau accumbens, tandis que la musique triste activait des zones liées à l’empathie et à la réflexion.
-Impact sur le vieillissement : Une étude de l’Université de Toronto a révélé que les personnes âgées qui participaient à des activités musicales régulières, comme jouer d’un instrument ou chanter, présentaient une meilleure santé cognitive et une diminution des signes de déclin cognitif. Les chercheurs ont constaté que la musique favorisait la connectivité cérébrale dans des réseaux liés à la mémoire et à l’attention.
Ces études illustrent comment la musique influence la structure et le fonctionnement du cerveau, contribuant ainsi à des compétences cognitives et émotionnelles variées.

Certaines fréquences spécifiques, exprimées en hertz (Hz), sont souvent associées à des effets thérapeutiques sur le corps et l’esprit. Voici quelques exemples de fréquences reconnues pour leurs bienfaits :
- 432 Hz, aussi appelée « fréquence naturelle », est réputée pour favoriser le calme et la relaxation en harmonisant les vibrations du corps avec celles de la nature.
- 528 Hz, ou « fréquence de l’amour », est connue pour son effet régénérateur, notamment au niveau cellulaire, et pour apaiser les émotions, réduisant l’anxiété et les tensions.
- Les battements binauraux, qui exploitent des fréquences différentes dans chaque oreille, sont utilisés pour induire des états spécifiques de conscience, comme la relaxation profonde ou une concentration accrue.
Ces fréquences sont utilisées en thérapie pour réguler les émotions, améliorer la concentration et même favoriser la régénération cellulaire. Des études suggèrent que les musiques basées sur ces fréquences peuvent modifier les ondes cérébrales, apaiser l’esprit et induire un état de bien-être général.
Exemple du Canon de Pachelbel
Un excellent exemple de musique classique utilisée en thérapie est le Canon en ré majeur de Johann Pachelbel. Cette pièce, composée au XVIIe siècle, est devenue emblématique pour son effet apaisant et son pouvoir de relaxation.
Le Canon de Pachelbel est souvent décrit comme une œuvre répétitive et structurée, avec une progression harmonieuse qui induit un sentiment de calme et d’ordre. Cette répétition subtile, couplée à une mélodie douce et enveloppante, en fait un choix privilégié pour les sessions de musicothérapie, notamment pour les personnes souffrant de stress ou d’anxiété.
Lorsqu’il est écouté à des moments de forte tension émotionnelle, le Canon agit comme un catalyseur pour ralentir le rythme cardiaque, réduire la pression artérielle et amener le corps dans un état de relaxation profonde. Des études ont montré que l’écoute de musique classique telle que le Canon peut également avoir des effets positifs sur la concentration et l’humeur, en induisant un sentiment de paix intérieure.
Cette œuvre a aussi un effet structurant sur l’esprit, en particulier chez les personnes qui se sentent débordées ou désorientées. La logique interne du Canon, avec sa progression harmonique répétée, aide à organiser les pensées et à restaurer un sentiment de contrôle.
La musicothérapie, une approche holistique pour améliorer le bien-être.
Reconnue pour ses bienfaits sur la santé physique et mentale, la musicothérapie se divise en deux formes, active par la création musicale pour exprimer des émotions et améliorer la coordination, et réceptive, par l’écoute de musiques pour induire relaxation et améliorer l’humeur.
Les bienfaits principaux sont la réduction du stress par les musiques relaxantes qui diminuent le cortisol et l’amélioration cognitive qui favorise mémoire et apprentissage.
Mais aussi, la réduction de la douleur grâce à la libération d’endorphines et la distraction, l’amélioration du sommeil par les fréquences basses qui aident à s’endormir et la prévention du vieillissement en renforçant les compétences cognitives et motrices.
Quel que soit son utilisation, le choix des morceaux, les objectifs de l’écoute ou de la pratique, la musique est avant tout une source de plaisir immense et en intégrant plus de musique dans notre quotidien, que ce soit en tant qu’auditeur que musicien, nous avons tous la possibilité de bénéficier de ses nombreux bienfaits.
La musique n’est pas seulement un art ou un loisir, mais un outil puissant capable d’engendrer des transformations sur les plans psychologique, émotionnel et physiologique.
La musique apaise nos tourments, façonne nos pensées, à chaque note, à chaque vibration, elle sculpte en silence les contours de notre être, reliant nos âmes à l’univers, à l’infini.
Comme un pont entre le corps et l’esprit, elle parle un langage que seuls les cœurs savent entendre, un langage intemporel qui nous relie à nos racines les plus profondes.
La musique se déploie comme un remède ancien, un trésor caché, elle nous offre la possibilité de renaître à nous-mêmes à chaque mesure.
Karine Dana
Pour en savoir plus :
https://youtu.be/OFfYGoVstgc?si=2Vd6v0e3kEFWzaVu
https://shs.cairn.info/revue-l-annee-psychologique1-2012-3-page-499?lang=fr
https://actualites.uqam.ca/2020/les-bienfaits-de-la-musique-sur-le-stress/
https://nouvelles.umontreal.ca/article/2021/04/14/la-musique-formidable-medicament-pour-aller-bien/